Image de communication de Fugl.

Parfois on souhaite jouer uniquement pour se détendre, se vider la tête. Pour cela chacun a son genre de prédilection que ce soit des FPS défouloir ou de la stratégie pure. Pour ma part, ce sont les jeux narratifs aux ambiances fortes qui me permettent d’évacuer le stress. Que ce soit Gris, Firewatch ou encore Thomas Was Alone, ils m’ont permis durant leur courte aventure de faire abstraction de tout le reste. Mais certains jeux sans narration, se basant uniquement sur leur gameplay, réussissent à me faire le même effet. C’est le cas notamment de Fugl.   

Dans Fugl le joueur incarne un oiseau se laissant porter par les vents dans un monde en voxel généré aléatoirement. Il n’y aucun objectif, pas d’histoire ni même de challenge. Il est impossible de mourir et se relever après une chute est immédiat. Il n’y a donc pas de punition. Le joueur fait ce qu’il veut à la vitesse qu’il souhaite. Fugl nous invite à nous détendre, à prendre notre temps. 

Lâcher prise 

Je n’y joue pas très régulièrement. Je ressens le besoin de le lancer lorsque je suis dans des périodes stressantes ou intenses en travail. Je débute le plus souvent mes séances de jeu en voulant me poser seulement un quart d’heure. Je me laisse alors emporter par son ambiance. Je prends plaisir à voler aux travers des décors infinies peuplés d’une luxuriante faune et flore. Je m’arrête quelques instants ici et là pour prendre la forme d’un animal avant de redécoller. Je plonge au milieu des poissons et tente de me frayer un chemin à travers les passages étroits des rivières. La séance atteint alors rapidement une demi-heure voir plus, s’arrêtant brusquement lorsque je regarde l’heure et retourne travailler.

Je reviens de mes sessions toujours détendu, c’est le type de pause parfaite pour que je gagne en efficacité dans la tâche que j’avais mis de côté. Passer d’une réflexion intense à un lâcher prise total me fait ressentir un flow plus intense avec Fugl qu’avec de nombreux jeux de rythmes pourtant réputés pour plonger le joueur dans cet état. Je me sens complètement plongé dans le jeu et je ne pense plus à rien. J’en suis donc arrivé à me demander quels sont les éléments propres à ce jeu qui provoquent ce ressenti et donnent envie de rejouer. 

Fugl - Biome Spooky

Biome Spooky

Surprise et variété 

Le changement régulier des sensations de jeu y est surement pour beaucoup. Lorsque le joueur s’approche d’un animal volant, marchant ou nageant, il prend sa forme et certaines de ses caractéristiques physiques qui vont influencer ses déplacements. Quelle que soit la forme empruntée l’avatar bat des ailes. C’est la vitesse et l’amplitude de ces battements qui va changer. De plus, la forme du corps impactera la portance dans l’air ou la pénétration dans l’eau. Ainsi, lorsque le joueur incarne un papillon il a un contrôle absolu sur ses déplacements et peut se faufiler partout mais en contrepartie il ne peut pas aller vite. Ou encore, lorsqu’il est un narval il est rapide dans l’eau mais vole très mal. Ces changements réguliers apportent une grande richesse au jeu. Les mécaniques restent quasi identiques mais la variation de leurs paramètres poussent le joueur à aborder différemment son environnement.  

En résulte un sentiment de découverte constant décuplé par la très grande variété d’animaux présents dans le jeu. Ils sont tous différents d’un monde à l’autre. Certains d’entre eux n’apparaissent que très rarement. Cette sensation de surprise, de découverte semble normale au début d’un jeu. Cependant, l’univers de Fugl réussit à rester attractif dans la durée. 

Il propose plusieurs mondes à parcourir (une dizaine actuellement). Chacun d’entre eux possède une ambiance, un visuel et une faune unique. Cette abondance permet au joueur à chaque partie de choisir le monde qui correspond à son état d’esprit. Que ce soit le monde polaire, plutôt calme, le monde « spooky », sombre et parfois amusant, ou encore le monde jungle, bruyant et luxuriant, il y en a pour tous les goûts.

Fugl - Exploration marine

Exploration marine

 

Relaxant 

De par sa musique calme aux notes discrètes et par ses grands panoramas, le jeu nous invite à prendre le temps, à admirer ce qui nous entoure. L’absence totale d’objectif indiqué par le jeu nous offre l’occasion de ne rien faire. Nous pouvons nous laisser longuement porter par le vent.  

Cet aspect libre du titre, est aussi l’occasion de se créer des challenges personnels. Les vents sont importants dans le contrôle de notre oiseau, savoir en tirer parti permet de prendre beaucoup de vitesse en peu de temps ou de s’élever dans les airs plus facilement. Les grottes, la géographie des biomes et les rivières sont autant d’invitation à se faufiler dans des passages étroits, à se donner des objectifs simples.  

La chute n’étant pas punie et le monde infini, il en résulte une absence de frustration même lorsque l’on n’atteint pas les objectifs que nous nous étions nous même fixés. Nous pouvons dans l’instant d’après passer à autre chose. 

Conclusion 

Fugl, est la représentation d’un rêve d’enfant, celui de voler, de n’avoir aucune entrave dans nos déplacements. Dans la peau d’un oiseau nous explorons un monde infini, nous partons à l’aventure. Nous pouvons prendre le temps d’observer mais aussi de nous donner des challenges simples. Cette liberté permet de se vider l’esprit, de se détendre. Les nouvelles rencontres que nous faisons à chaque partie et le sentiment de surprise qui peut en découler, donne envie de continuer à jouer.

Pour clore cet article je vous propose de regarder la vidéo ci-dessous réalisée par @IchbinROB qui illustre bien ce que l’on ressent en jeu. (le jeu étant toujours en accès anticipé, son contenu a un peu évolué depuis la parution de cette vidéo).